L’ODVT au grand théâtre du Laurent – 25-11-2012

Ce jeudi 15 novembre 2012, l’Ordre des Dames du Vin et de la Table s’est réuni au Laurent, pour une grande soirée placée sous le signe du théâtre. Le théâtre ? Lieu noble par excellence, où les pièces se racontent en plusieurs actes, où les ballets minutieusement orchestrés font place aux improvisations de talent, où comédiens et comédiennes se retrouvent et, d’individus, deviennent peu à peu une « troupe », unie, symbole d’échanges fructueux et d’entraide, où, enfin, de scènes en actes et en pièces se tisse une histoire commune, vouée à la postérité.

En guise de prologue, la présentation des nouvelles Dames et des nouveaux Chevaliers a permis d’agrandir cette belle famille, qui a accueilli en son sein de nouvelles intronisées ainsi que des représentants de la presse française, porteurs de la parole du bon vin et de la bonne gastronomie. Et bien que les costumes et le decorum n’aient pas été de mise, modernité oblige, gageons que chacun et chacune saura trouver sa place, son rôle et sa réplique dans les représentations futures.

Mais c’est dans les « coulisses » que tout, ou presque, s’est joué. Le cocktail précédant le dîner fut l’occasion pour les membres et amis de l’Ordre de se rencontrer de manière informelle et d’échanger cartes de visite et coupes de Champagne, alors que les produits et oeuvres de plusieurs étaient officiellement présentés. Ouvrages de recettes de cuisine, vins de la dernière cuvée mise en bouteille, chocolats, objets et services tantôt décoratifs et artistiques, tantôt utiles, voire les deux à la fois… réunissant tous et toutes autour du même amour du vin et des arts de la table.

Dans la grande salle du restaurant, se réunirent ensuite les 98 participants, devenus 92 en raison de grippes et d’accidents, voire d’impératif « primeur », Beaujolais Nouveau , autour des tables disposées de manière à donner une vue impeccable à tous sur l’espace central, scène d’un soir. La pièce en elle-même, sur une mise-en-scène de Philippe Bourguignon et Patrick Lair, fut commentée avec délice par Jacques Puisais, tel le coryphée des grandes pièces d’antan.

En quatre acte, les vins et mets devinrent acteur, nous racontant tour à tour leur histoire, jouant les uns avec les autres comme Puisais jouait avec les mots. D’un Château Simone romantique à un Tempier poétique, d’un homard qui s’acoquine avec un Sancerre à un Graves qui s’annonce à grands renforts de charpente et de mâche, jusqu’aux vins de Provence partageant avec tendresse le charnu du chevreuil et au dessert… Ah, quel dessert ! Le moment d’allégresse tant attendu où « on ne suce plus les choses, on les boit » !

La postérité, enfin, ce seront les échanges avant, pendant et après ce dîner, qui tissent des liens nouveaux entre Dames et Chevaliers, formant peu à peu la trame de ce qu’est cet Ordre des Dames du Vin et de la Table : un lieu d’entraide et de convivialité, où des amitiés naissent, grandissent et se renforcent, où « une pour toutes, toutes pour une » reste le mot d’ordre, plus que jamais.

Mais alors, cette pièce, quelle fut-elle ? Une comédie, où les Dames remplacent les « oenophiles en jupon » ? Une fable sur l’art de vivre à la française ? Certainement pas une tragédie, tout de même ? Non, mais un conte, peut-être ? Une de ces histoires où l’on sent qu’au-delà des mots (et des mets) se joue sans doute quelque chose de plus grand, voué à durer et perdurer ?

Et si c’était au contraire dans l’instant que tout s’est joué ? Et si, comme nous le disait si bien Jacques Puisais pour finir : « le dessert, ce sont vos fous rires, vos visages heureux d’avoir vécu un instant que vous ne revivrez jamais »…

Au Grand Conseil :
GRANDE DAME – Christelle LAVAURE  Christelle Lavaure